Genda (Fuyuki Moto), policier au crâne d’œuf, vient d’être transféré dans un nouveau quartier lorsqu’un groupe de terroristes radicaux détourne une cargaison d’uranium. Un DVD arrive au poste dans lequel les malfaiteurs proposent de laisser la vie sauve à la population de Tokyo en échange de cinq milliards de yen. Genda n’a d’autre choix que de résoudre l’affaire en collaborant étroitement avec ses collègues peu ordinaires et dotés de multiples talents – Tonko, meilleur serveur de thé du Japon, Fatty, recordman de la bouffe, Shorty, qui soulève des charges dans le temps de le dire, Gigolo l’homme à femmes, Gagster le blagueur et Big Willie, qui mène grand train lorsqu’il est excité sexuellement et brandit un phallus falciforme luminescent qui s’avèrera utile dans plusieurs contextes périlleux. Quand, finalement, la surprenante équipe neutralise les malfrats maladroits et leur bombe du dimanche, Genda découvre avec stupeur qu’une vieille connaissance est mêlée à la conspiration criminelle… Parodie vitaminée et allumée des polars des années 70 – et œuvre de référence sur la calvitie masculine –, THE RUG COP est invariablement divertissant, grâce à l’attitude marmoréenne sans faille de Fuyuki Moto dans le rôle de Genda. Depuis la première scène, où il se sert de sa chevelure détachable comme d’un boomerang pour contrecarrer les plans de braquage de banque d’une marionnette maniaque, jusqu’au flash-back qui lui révèle, après le départ de sa compagne de longue date, la véritable signification de sa perruque, Moto joue le détective aux abois avec une dose tangible de pathos. Le film a plus à offrir qu’une série de gags visuels et de grands écarts logiques; il porte un regard ironique sur ceux qui préfèrent vivre déçus plutôt que rester fidèles à ce qu’ils sont vraiment. La thèse est appuyée par une pièce centrale chantée, furieusement excentrique et indéniablement hilarante, sur la tristesse inhérente des moumoutes.
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